Épisode 13

Le trouble des sons de la parole (TSP) - avec Ismaël Mériouma-Caron

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Lorianne Lacerte - Icône - Apple podcastÉcoutez sur Spotify

Quand un enfant a du mal à se faire comprendre, ça peut vite devenir un casse-tête. 😬 

Frustration pour lui, incompréhension pour toi… et parfois, le sentiment que la communication est un vrai struggle.

Dans cet épisode, j’ai discuté avec Ismaël Mériouma-Caron, un orthophoniste spécialisé en troubles des sons de la parole (TSP). Ensemble, on a exploré ce qu’est un TSP, comment repérer les signes qui pourraient te mettre sur la piste, et surtout, quelles stratégies concrètes peuvent vraiment aider ton coco à progresser.

Prête à plonger dans le sujet ? Let’s go ! 🚀

Qu’est-ce qu’un trouble des sons de la parole (TSP) ?

Quand on parle de trouble des sons de la parole (TSP), on pense tout de suite à un enfant qui a de la difficulté à produire certains sons ou à être compris par les autres. Mais c’est un peu plus complexe que ça. 🧐

Ismaël nous explique qu’un TSP regroupe plusieurs types de défis qui touchent la manière dont un enfant produit les sons et organise ses mots.

Le trouble phonologique

Ici, l’enfant a des difficultés avec la représentation mentale des sons. Par exemple, il pourrait dire « tamion » au lieu de « camion ». Ce sont des erreurs qui reviennent souvent et qui peuvent rendre la compréhension difficile pour les autres.

La dyspraxie verbale

Ce type de TSP est un peu plus complexe, car il implique des erreurs imprévisibles et des difficultés à planifier les mouvements nécessaires pour produire les sons. Les parents remarquent souvent que leur enfant peut dire un son correctement dans un mot, mais pas dans un autre contexte.

Le trouble d’articulation

Ce sont des difficultés plus ciblées, souvent sur un son précis. Par exemple, l’enfant pourrait produire un « s » avec de l’air qui sort des côtés de la bouche, donnant un effet sifflant.

La dysarthrie

Ce type est lié à une atteinte motrice (comme une paralysie cérébrale) qui affecte la production des sons de manière globale.

Ces catégories peuvent paraître techniques, mais leur impact est bien réel : l’enfant peut avoir du mal à se faire comprendre, ce qui peut affecter sa confiance et ses relations sociales. 💔

N’oublie pas : chaque enfant est unique. Les erreurs peuvent varier d’un sous-type à l’autre, et c’est là qu’une évaluation orthophonique devient essentielle pour bien comprendre les défis et adapter l’intervention.

Le rôle de l’orthophoniste dans le dépistage et l’évaluation

Quand un enfant a des difficultés à prononcer certains sons ou à se faire comprendre, il peut être difficile pour les parents de savoir ce qui est normal ou ce qui nécessite une intervention. 🤔

Ismaël souligne que le rôle de l’orthophoniste est crucial à ce stade. L’objectif ? Faire le tri entre les erreurs normales pour l’âge et celles qui peuvent indiquer un trouble des sons de la parole.

Départager le normal du pathologique

Les erreurs de prononciation sont normales chez les tout-petits : on sait que les sons se développent progressivement. Mais certaines transformations ou incohérences doivent nous alerter. Par exemple, si un enfant de 4 ou 5 ans dit encore « tamion » pour « camion », ça pourrait indiquer un problème sous-jacent.

L’orthophoniste observe donc l’évolution du langage et identifie si les erreurs sont fréquentes ou aléatoires, constantes ou changeantes. Ces indices permettent de différencier, par exemple, un trouble phonologique d’une dyspraxie verbale.

Un processus d’évaluation détaillé

Lors d’une évaluation, l’orthophoniste analyse plusieurs aspects :

  • Le répertoire de sons : Quels sons l’enfant est-il capable de produire ?
  • La structure des syllabes : Comment les sons se combinent-ils dans les mots (ex. : « ba-teau » vs « ta-teau ») ?
  • L’impact sur la communication : Est-ce que l’enfant est compris par les autres ? Est-ce que ça affecte ses interactions sociales ?

L’évaluation ne se limite pas à un simple test. Les orthophonistes posent aussi des questions aux parents pour mieux comprendre l’historique de l’enfant, ses forces, et les impacts quotidiens de ses difficultés.

Cette analyse minutieuse permet de poser un diagnostic précis et, surtout, de tracer un plan d’intervention adapté aux besoins de l’enfant.

Approches et stratégies pour l’intervention

Une fois le diagnostic posé, l’étape suivante est cruciale : comment aider l’enfant à surmonter ses difficultés ? 😅

Ismaël nous partage plusieurs approches et stratégies qui permettent d’intervenir efficacement, tout en respectant le rythme et les besoins de chaque enfant.

L’importance d’une intervention ciblée

Quand un enfant a des difficultés à produire certains sons, il peut être tentant de vouloir tout travailler en même temps. Mais ce n’est pas toujours la meilleure approche. Ismaël insiste sur l’importance de cibler des objectifs précis :

  • Choisir des sons stimulables : Plutôt que de forcer un son difficile, on travaille d’abord sur ceux qui sont plus accessibles pour l’enfant. Ça permet de construire sa confiance et de poser les bases pour les sons plus complexes.
  • Éviter les échecs répétés : Si un son est trop difficile, l’enfant risque de se décourager. En ciblant des objectifs réalistes, on favorise des réussites qui boostent sa motivation. 🚀

Stratégies spécifiques pour les parents et les orthophonistes

Ismaël partage plusieurs stratégies concrètes que les parents et les orthophonistes peuvent utiliser :

  • Modélisation verbale : Si l’enfant transforme un mot, le parent peut reformuler la phrase en insistant sur le son correct, sans demander une répétition directe. Par exemple, si l’enfant dit « tamion », tu pourrais répondre : « Ah oui, un gros camion rouge ! » 
  • Découpage des syllabes : Pour des mots longs ou complexes, séparer les syllabes peut aider. Par exemple, dire « pan-ta-lon » au lieu de « pantalon ».
  • Allonger les voyelles : Une autre technique consiste à prolonger les voyelles pour faciliter la transition entre les syllabes. Exemple : « Paaaaan... taaaa... looooon. »
  • Utiliser des moyens alternatifs : Pour éviter la frustration, des outils comme des tableaux de communication ou des images peuvent aider l’enfant à se faire comprendre tout en poursuivant la stimulation des sons.

Ces approches permettent à l’enfant de progresser tout en maintenant une expérience positive et motivante dans ses interactions.

Suivi et évolution des enfants avec un TSP

Une fois que l’intervention est en place, comment est-ce qu’on peut s’assurer que l’enfant progresse ? Et à quoi est-ce qu’on peut s’attendre sur le long terme ? 

Fréquence et intensité des interventions

Ismaël explique que, pour maximiser les progrès, il est souvent préférable d’opter pour des séances plus courtes, mais plus fréquentes. 💡 Par exemple, des rencontres 2 ou 3 fois par semaine permettent de maintenir un apprentissage constant et d’ancrer les nouveaux sons dans le répertoire de l’enfant.

Pourquoi ? Parce qu’une pratique intensive réduit le risque d’oubli entre les séances et offre plus d’occasions pour l’enfant de réussir. C’est aussi une approche motivante, autant pour l’enfant que pour les parents, car les progrès deviennent visibles plus rapidement.

Le processus de généralisation des sons

Un point important, souvent source de frustration pour les parents, est le temps nécessaire pour que l’enfant utilise les sons appris en thérapie dans son quotidien. 🗣️

Ismaël souligne que cette généralisation ne se fait pas du jour au lendemain. Par exemple, même si un enfant réussit à produire un son correctement en séance, il peut encore avoir du mal à l’utiliser spontanément en parlant. C’est un processus progressif :

  • D’abord, l’enfant apprend à maîtriser le son dans des contextes très encadrés.
  • Ensuite, il commence à l’intégrer dans des mots simples.
  • Finalement, il l’utilise de manière naturelle dans ses phrases et conversations.

L’orthophoniste guide ce processus en adaptant les exercices au fur et à mesure que l’enfant progresse, tout en respectant son rythme.

À quoi s’attendre à long terme ?

La majorité des enfants avec un trouble phonologique ou une dyspraxie verbale progressent bien avec une intervention adaptée, surtout si celle-ci commence tôt. 🌱

Mais, pour certains enfants, surtout ceux avec des formes sévères, des difficultés peuvent persister. Dans ces cas-là, Ismaël rappelle qu’il existe des stratégies compensatoires pour soutenir la communication, comme des tableaux de communication ou des applications sur tablette. Ces alternatives permettent de préserver l’intérêt pour la communication et d’éviter que l’enfant se désengage par frustration.

Pour les enfants qui progressent bien, Ismaël recommande une surveillance des apprentissages scolaires, notamment en lecture et en écriture. Les difficultés phonologiques de la petite enfance peuvent parfois se répercuter sur ces habiletés plus tard, et une intervention précoce peut faire toute la différence. 📚

Ce qu’il faut retenir : des stratégies pour soutenir les sons de la parole

En bref, le trouble des sons de la parole peut sembler complexe, mais avec une intervention adaptée, les progrès sont possibles et souvent impressionnants. 💪 

Les stratégies partagées par Ismaël, qu’il s’agisse de modélisation verbale, de découpage des syllabes ou d’une approche intensive, montrent à quel point un accompagnement ciblé peut faire une vraie différence dans le quotidien de ces enfants.

En tant que parent, il est important de rester à l’écoute des défis de notre enfant, tout en lui offrant les outils et le soutien nécessaires pour surmonter ses difficultés. Et n’oublie pas : chaque petit progrès compte et contribue à renforcer sa confiance et son estime de soi. 💛

Si ce sujet t'intéresse, je t’invite à découvrir cet article : « Trouble développemental du langage et trouble des sons de la parole : c’est quoi la différence ? » pour en savoir plus. 

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Ismaël Meriouma-Caron nous explique ce qu’est le trouble des sons de la parole (TSP), comment on l’identifie et comment on peut aider les enfants au quotidien.
Ismaël Meriouma-Caron nous explique ce qu’est le trouble des sons de la parole (TSP), comment on l’identifie et comment on peut aider les enfants au quotidien.
Ismaël Meriouma-Caron nous explique ce qu’est le trouble des sons de la parole (TSP), comment on l’identifie et comment on peut aider les enfants au quotidien.

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