On entend souvent que quand on est membre d’un ordre professionnel, on est limité·e dans ce qu’on peut faire. Que pour offrir un service différent, il faudrait nécessairement renoncer à émettre des reçus.
Mais si on arrêtait deux secondes pour regarder ça autrement ?
Dans cet épisode, j’ai eu envie de t’ouvrir une porte. Celle d’une pratique plus souple, plus alignée avec ta réalité, mais sans t’éloigner de ton cadre professionnel. Parce que oui, il est tout à fait possible d’avoir un modèle de services plus flexible, créatif, innovant… tout en respectant les obligations liées à ton titre et à ton encadrement.
Dans mes accompagnements, c’est l’une des premières choses qu’on me dit.
« Mais je n’ai pas le droit de faire ça, je dois émettre un reçu. »« Et si j’offre un service de groupe, je fais comment pour mes reçus ? »« Est-ce que je peux proposer un forfait même si je suis membre d’un ordre professionnel ? »
Ces questions-là reviennent tout le temps. Et je comprends pourquoi. Quand on travaille en santé ou en relation d’aide, les balises de notre ordre professionnel peuvent sembler très noir ou blanc. Mais en réalité, dans certains domaines, il y a une grande zone grise. Et c’est dans cette zone-là que tu peux commencer à bâtir un modèle de services différent.
Parce qu’ils influencent les décisions des client·es, tout simplement. Souvent, le fait qu’un service soit remboursé ou non par les assurances va jouer dans le choix de consulter… ou pas. On ne peut pas ignorer cet enjeu. Mais on peut décider de ne pas le laisser guider toutes nos décisions professionnelles.
Et puis, émettre un reçu, ce n’est pas juste une formalité. Ça implique aussi que tu respectes certains paramètres liés à ta profession : type de service, lien individualisé avec le·la client·e, tenue de dossier, etc.
Mais est-ce que ça veut dire que tu dois absolument rester dans un modèle 100 % classique ? Non.
Ce que je te propose, c’est d’arrêter de construire ton offre autour du reçu, et de commencer à la penser autour de l’impact que tu veux avoir.
Oui, tu dois t’assurer de faire les choses correctement. Mais ça ne veut pas dire que tu dois t’enfermer dans un modèle rigide. Il y a moyen de créer des suivis structurés, personnalisés, flexibles, et de bâtir quelque chose qui reflète vraiment ta façon d’aider.
Il y a quelque chose qui revient souvent dans les groupes de discussion entre pros, et qui me m’énerve toujours un peu. Dernièrement, une publication d’une orthophoniste en pratique privée m’a vraiment frappée. Elle expliquait qu’elle avait reçu l’indication de ne plus facturer de frais d’ouverture de dossier, car ce ne serait pas considéré comme un « service professionnel ».
Ce genre de remarque-là, ça crée de la confusion. Ça amène des réactions en chaîne. Des débats. Et surtout, ça met en lumière à quel point on navigue dans des zones floues.
Avant même la première rencontre avec un·e client·e, il y a souvent tout un travail en coulisse. Lire les documents reçus, appeler l’école, communiquer avec les parents, analyser les infos, se préparer à intervenir de façon éthique et pertinente. Et ça, c’est du temps professionnel.
Mais comme ce n’est pas un moment « en direct », comme ce n’est pas une évaluation ou une rencontre officielle, ça devient compliqué à facturer. Pourtant, sans ce travail préparatoire, il est impossible de faire un bon suivi.
Et le pire, c’est quand ce temps-là est investi… pour rien. Parce que la personne ne se présente pas. Et là, ce n’est pas juste frustrant. C’est une perte directe de temps, d’argent, d’énergie.
Ce qui est difficile, c’est que dans le réseau public, perdre du temps, c’est fâchant, mais ça n’a pas d’impact sur le salaire à la fin du mois. Tandis qu’en pratique privée, chaque heure non rémunérée gruge tes revenus. Et quand tu es seul·e à gérer ton horaire, ton administration et ton service client, ces pertes-là s’additionnent vite.
C’est pour ça que beaucoup de pros cherchent à encadrer leur façon de fonctionner. Protéger leur temps. Trouver un système qui leur permet de ne pas être toujours perdant·e quand un imprévu arrive.
Mais malheureusement, dès qu’on essaie de structurer un peu autrement, l’interprétation des règles vient freiner la réflexion.
C’est là que le casse-tête commence pour de vrai. Parce que ce n’est pas tant que les règles sont trop strictes… c’est surtout qu’elles sont mal comprises. Ou interprétées de façon variable d’une personne à l’autre.
Combien de fois j’ai vu des professionnel·les freiner leur créativité ou renoncer à un nouveau service par peur de ne pas respecter les règles. Et pourtant, quand on va voir noir sur blanc ce qui est écrit dans les documents officiels, ce n’est pas si clair que ça.
Tu peux appeler ton ordre, poser une question bien précise… et recevoir une réponse floue. C’est déroutant. Et ça crée de l’insécurité dans nos choix professionnels.
Et c’est normal de vouloir faire les choses « comme il faut ». Personne ne veut faire d’erreur, surtout quand il est question de déontologie ou de responsabilités professionnelles. Mais il faut distinguer les vraies interdictions… de ce qui est simplement une habitude.
Beaucoup de façons de faire sont devenues des normes dans notre milieu, sans que ce soit officiellement inscrit quelque part. Résultat : on s’autocensure, sans même valider si c’est nécessaire.
J’aime rappeler que ce n’est pas parce qu’un service est différent qu’il est moins professionnel. C’est tout à fait possible d’innover dans ta façon d’accompagner tes client·es, tant que tu respectes les principes de base de ta profession.
Ce que ça demande, c’est de revoir ta façon de structurer ton offre. De réfléchir autrement. Et surtout, de prendre des décisions éclairées, pas juste basées sur ce que les autres font ou ce que tu crois devoir faire.
Et c’est exactement là que tu peux commencer à faire une vraie différence.
Pendant longtemps, j’ai cherché des façons de faire les choses autrement. Pas juste pour moi, mais aussi pour mes client·es. Parce que je voyais bien que le modèle traditionnel, basé uniquement sur des rencontres individuelles à l’heure, ne convenait pas à tout le monde. Ni à moi, en fait.
Ce que j’ai découvert au fil du temps (et avec plusieurs essais-erreurs), c’est qu’il existe mille et une manières de repenser nos services. Oui, même quand on doit émettre des reçus. Oui, même quand on est membre d’un ordre professionnel.
Je te donne un exemple concret : mon accompagnement pour les parents. Au début, je proposais des capsules vidéo prêtes à regarder, sans contact direct avec les gens. Ça me semblait simple, pratique… mais ça ne fonctionnait pas au niveau des reçus. Je ne connaissais pas les gens personnellement, je n’avais pas de dossier ouvert, je ne pouvais pas faire d’analyse ou de suivi. Donc je ne pouvais pas considérer ça comme un service professionnel.
J’ai donc réorganisé mon programme. J’ai ajouté une prise de contact, une rencontre de départ, des questions ciblées, un dossier bien rempli. Et à partir de là, je pouvais inclure dans mon suivi personnalisé toutes sortes de contenus : vidéos explicatives, messages vocaux, rétroactions écrites, etc. Là, on était dans un service professionnel structuré.
Et ça, tu peux le faire toi aussi. Peu importe ta discipline. L’important, c’est d’avoir une relation thérapeutique claire, une prise en charge réfléchie, un cadre de suivi. Ensuite, tu adaptes les moyens que tu utilises pour offrir ce suivi-là.
Trop souvent, on crée nos offres en fonction de ce qu’on croit qu’on doit faire. Ou de ce qu’on voit autour de nous. Mais si tu partais plutôt de ce que tu as envie de faire ? De ce qui te fait vibrer ? De ce dans quoi tu excelles naturellement ?
Peut-être que tu adores créer des outils visuels. Peut-être que tu es super bon·ne pour vulgariser. Peut-être que tu aimerais intégrer plus d’indirect, plus d’autonomie, plus d’espace dans ton horaire.
Tout ça, c’est possible. Tu peux bâtir une offre alignée avec toi, et ensuite réfléchir à comment la structurer pour qu’elle respecte le cadre de ta profession. Pas l’inverse.
Créer une offre différente, c’est inspirant. Mais si tu n’es pas organisé·e, ça devient vite épuisant. Tu te retrouves à gérer des suivis dans tous les sens, tu ne sais plus ce que tu as dit à qui, et tu passes des heures à rattraper tes notes ou à essayer de justifier chaque intervention.
C’est là que la structure entre en jeu. Pas une structure rigide qui t’enferme, mais une structure qui te soutient.
Parce que oui, il est tout à fait possible d’avoir un modèle plus flexible ET une tenue de dossier impeccable. Le secret ? Anticiper. Et t’équiper.
Tu n’as pas besoin d’avoir une plateforme ultra sophistiquée pour gérer tes suivis. Parfois, un bon vieux canevas Word ou Google Doc, que tu complètes chaque semaine, suffit. L’idée, c’est que tu saches exactement :
Tu peux regrouper les suivis une journée par semaine. Moi, je le faisais les lundis matin. Je relisais les messages vocaux reçus, je faisais mes petites notes dans le dossier, j’envoyais mes recommandations… et c’était clair, propre, documenté.
Quand tu sais où tu t’en vas, tu gagnes en fluidité. Tu factures sans te demander si t’as le droit . Tu montres clairement ce que tu fais. Et surtout, tu te libères de cette charge mentale constante de devoir tout prouver, tout justifier, tout clarifier.
Et c’est aussi ce qui te permet d’offrir une expérience plus claire, plus cohérente pour tes client·es. Une prise en charge où chacun sait à quoi s’attendre. Même si ce n’est pas une série de rencontres classiques.
Parce que oui, tu peux faire autrement. Mais pour que ça fonctionne, ton système doit être solide.
Pour t’aider à mettre tout ça en pratique, j’ai monté un atelier en duo avec Rosalie Côté, stratège en pricing de valeur. On a rassemblé nos forces pour t’offrir un espace clair, concret et rassurant où tu pourras réfléchir à ton modèle de services.
Dans cet atelier, qui aura lieu le 9 et 10 juillet à midi, je t’accompagne pour revoir ta pratique autrement, à partir de tes forces, de ta zone de génie, de ce que tu veux vraiment offrir. On parle de ce que tu peux faire, concrètement, sans te perdre dans des interprétations floues. On t’aide à structurer ton suivi pour que ce soit à la fois flexible, aligné et sécurisant (oui, même côté dossiers et reçus).
Rosalie, elle, t’emmène du côté de la mise en valeur de ton offre : comment nommer ton service, le présenter, en parler, le vendre… tout en respectant ton cadre professionnel. Parce qu’avoir une offre différente, c’est bien. Mais il faut aussi être capable de l’assumer pleinement, de la rendre visible, et de lui donner la place qu’elle mérite dans ton entreprise.
Ce n’est pas un atelier théorique. C’est un atelier pratico-pratique, pensé pour ta réalité de professionnelle encadrée. Un espace pour créer, structurer, ajuster — et repartir avec des idées concrètes et une nouvelle clarté.
Reste à l’affût, les inscriptions commencent le 26 juin !
Tout ça pour dire que tu peux avoir une pratique alignée, structurée, plus libre… sans devoir sacrifier ta légitimité ou ton cadre professionnel.
Tu peux facturer autrement, alléger ton horaire, utiliser ton temps de façon plus stratégique, tout en gardant le cap sur la qualité de tes services et le respect de ton encadrement.
Et tu n’es pas obligé·e de faire ça toute seule.
Bref, je suis là pour toi si as besoin d’aide avec tout ça ! N’hésiste pas à m’écrire et on pourra en discuter.
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