Épisode 69

Mieux t’organiser pour diminuer ta charge mentale - avec Saskia Vulpian

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Lorianne Lacerte - Icône - Apple podcastÉcoutez sur Spotify

Tu te sens souvent étiré·e entre ton cabinet, tes projets et ta vie perso, avec la sensation désagréable d’avoir la tête pleine même quand tu n’es plus au travail ? Respire. Dans cette conversation avec Saskia Vulpian, on a remis de la clarté sur ce qui fait grimper la charge mentale chez les orthophonistes et, plus largement, chez les pros en relation d’aide. On a parlé d’organisation, oui, mais surtout d’enlever avant d’ajouter, de choisir tes vraies priorités et d’oser poser un cadre ferme et bienveillant. L’objectif : t’aider à te sentir plus léger·ère, à décider plus vite et à retrouver un rythme qui respecte ta vie.

Qui est Saskia Vulpian ?

Quand tu rencontres Saskia Vulpian, tu réalises vite que son parcours n’a rien d’ordinaire. Elle a commencé sa carrière en cabinet, comme beaucoup d’orthophonistes. Mais un détail très concret a tout changé : son local n’avait pas de fenêtre. Ça peut sembler banal, mais pour elle, travailler sans lumière naturelle est vite devenu insupportable. Plutôt que de continuer à s’épuiser, elle a choisi d’arrêter et de voir où ça la mènerait.

Ce « temps mort » forcé a ouvert la porte à de nouveaux projets. Saskia a écrit, créé une première formation sur le bien-être des orthophonistes, en collaboration avec une psychologue), et goûté à l’entrepreneuriat. Ce n’était pas prévu, mais ça lui a donné envie d’aller plus loin.

Elle a ensuite retesté le salariat pour voir si ça pouvait lui convenir. Verdict : non. Son besoin de liberté était trop fort. Saskia a donc décidé d’assumer son côté entrepreneure à 100 % et s’est formée au coaching professionnel. Au départ, elle accompagnait des femmes autour de l’épanouissement et de la confiance en soi. Mais, sans surprise, les orthophonistes sont rapidement revenues vers elle, attirées par son expérience du métier et ses conseils pratiques.

Grande passionnée d’outils digitaux depuis toujours, Saskia est tombée un jour sur Notion. Depuis, Saskia a bâti une vraie expertise autour de l’organisation et de la gestion de la charge mentale, en combinant son vécu d’orthophoniste, son regard de coach et son amour de Notion.

Aujourd’hui, elle accompagne des pros qui veulent retrouver de la clarté, arrêter de se sentir dépassé·es, et enfin travailler avec plus de légèreté.

Pourquoi la charge mentale des orthophonistes est si lourde

Si tu es orthophoniste, tu le sais déjà : ta charge mentale ne vient pas seulement des suivis cliniques. Tu dois aussi gérer les rendez-vous, les paiements, les absences, les appels, l’organisation matérielle, parfois même le ménage du cabinet… Bref, tout repose sur toi. Contrairement à d’autres professionnel·les de la santé (comme les dentistes, qui délèguent facilement à leur secrétariat), beaucoup d’orthophonistes (surtout en France) n’ont pas les moyens d’embaucher une aide, même à temps partiel. Résultat : tu portes absolument tout.

À ça s’ajoute un deuxième facteur : la majorité des orthophonistes sont des femmes. Et encore aujourd’hui, dans bien des foyers, ce sont elles qui assument une grosse part de la charge mentale familiale. Épicerie, rendez-vous médicaux, organisation des enfants… Tout s’entrecroise. Tu te retrouves au cabinet en pensant à ta liste d’appels perso, puis à la maison en ruminant les notes de suivis que tu n’as pas finies. Tu n’es jamais vraiment « off ».

C’est ce mélange constant qui finit par peser lourd : le sentiment d’avoir mille onglets ouverts dans ta tête, sans jamais trouver le bouton « pause ». Et c’est exactement pour ça qu’il devient essentiel de trouver des stratégies pour réduire ce poids invisible. Parce que non, ce n’est pas normal de toujours courir après ton souffle. 🙅‍♀️

Comment commencer à faire baisser ta charge mentale

Quand on se sent débordée, la première réaction, c’est souvent de chercher un nouvel outil ou une méthode miracle pour tout organiser. Mais Saskia insiste : la vraie première étape, c’est d’enlever avant d’ajouter.

Regarde ta to-do list avec honnêteté. Quelles tâches sont vraiment essentielles, et lesquelles relèvent juste du perfectionnisme ? Par exemple, réécrire tes notes de formation pour les rendre « jolies » n’apporte rien de concret à ta pratique. Garde plutôt l’essentiel : un résumé clair des points clés. L’idée, c’est de couper ce qui ne sert pas, pour éviter de remplir tes journées de choses accessoires.

Cette approche demande parfois de lâcher l’idée du « parfait » pour te concentrer sur le « suffisant et efficace ». En réduisant volontairement ton trop-plein, tu crées de l’espace mental sans avoir encore touché à ton organisation.

Et surtout, rappelle-toi : ton but n’est pas de rentrer 28 heures dans une journée. Ton but, c’est de dégager du temps pour ce qui compte vraiment, que ce soit accueillir plus de patient·es, te former ou simplement souffler un peu.

Clarifier ton intention avant de t’organiser

Une erreur fréquente quand on cherche à mieux s’organiser, c’est de foncer tête baissée dans des outils ou des méthodes, mais sans savoir exactement pourquoi on veut gagner du temps.

Prends un moment pour te demander : qu’est-ce que tu veux vraiment obtenir en t’organisant mieux ?

  • Plus de patient·es pour augmenter tes revenus ?
  • Du temps libre pour ta famille ou pour toi ?
  • L’espace mental pour te former ou développer un projet ?

Ta réponse va complètement orienter tes choix. Par exemple, si tu veux du temps pour souffler, inutile de prévoir deux nouveaux suivis dans chaque trou de ton agenda. Si tu veux développer un projet, tu auras besoin de blocs créatifs dans ton horaire, pas d’un horaire booké à la minute près.

Clarifier ton intention, c’est comme régler ton GPS avant de prendre la route : ça t’évite de tourner en rond et de perdre ton énergie. Quand tu sais pourquoi tu veux être plus organisée, chaque décision prend du sens, et tu évites de tomber dans le piège du « toujours plus ».

Choisir tes outils d’organisation au bon moment

Une fois que tu as enlevé le superflu et clarifié ton intention, tu peux enfin réfléchir aux outils qui vont t’aider à organiser ce qui reste. Mais attention : implanter un système, aussi génial soit-il, demande toujours une dose d’énergie et d’apprentissage. Si tu es déjà en surcharge ou proche du burn-out, ce n’est probablement pas le bon moment pour ajouter une autre case à cocher dans ta to-do. ✅

L’idée, ce n’est pas de collectionner les applis et les cahiers, mais d’avoir un seul point central pour tout gérer. Ça peut être du papier si tu aimes écrire à la main, ou un outil digital comme Notion si tu préfères tout regrouper en ligne. Le but est simple : réduire l’éparpillement et arrêter de jongler entre dix plateformes différentes.

Ce que Saskia rappelle souvent, c’est qu’un bon outil ne doit pas être là pour te stresser davantage, mais pour t’alléger. Si tu as besoin de collaborer avec une adjointe ou de partager des ressources avec des familles, Notion est hyper pratique parce qu’il te permet de travailler à plusieurs sur les mêmes pages. Mais si tu es plus à l’aise avec un agenda papier bien structuré, c’est tout aussi valable.

L’important, c’est de choisir un système que tu es capable de maintenir sur la durée, pas celui qui a l’air le plus impressionnant de l’extérieur. Ton organisation doit être ton alliée, pas une source de charge supplémentaire.

Apprendre à prioriser pour alléger ta to-do

Tu as sûrement déjà vécu ce moment : tu regardes ta liste interminable de tâches et tu ne sais même pas par où commencer. Résultat ? Tu procrastines ou tu choisis les petites choses faciles, mais pas forcément les plus importantes. C’est exactement ce qui alourdit la charge mentale : tu as l’impression d’avoir travaillé, mais tu n’avances pas vraiment sur ce qui compte.

La clé, c’est la priorisation. Saskia propose une question simple : si je n’avais le temps de faire que deux choses aujourd’hui, lesquelles auraient le plus d’impact ? Cet exercice t’oblige à aller à l’essentiel et à arrêter de saupoudrer ton énergie partout.

Un autre piège, c’est de sous-estimer le temps que prennent les tâches. Tu crois qu’un rapport prendra 10 minutes, et finalement il t’en demande 30. C’est ce qu’on appelle le planning fallacy (le biais de planification). Pour contrer ça, ajoute systématiquement +30 % à ton estimation. Tu verras, cette marge réduit énormément la frustration et l’impression de ne jamais aboutir. 😅

Et surtout, n’attends pas d’avoir un trou dans ton horaire pour placer tes suivis, rédactions ou appels. Si ce n’est pas planifié, ça finit souvent par déborder sur tes soirées ou tes week-ends. Bloque plutôt des créneaux dédiés : ça allège ton esprit parce que tu sais exactement quand tu vas t’en occuper.

Prioriser, c’est accepter que tu ne peux pas tout faire en même temps, mais que tu peux avancer sur ce qui est vraiment important. Et ça, c’est un énorme pas vers plus de sérénité.

Poser ton cadre sans culpabilité

Dire non, mettre des limites, recadrer avec douceur… Sur papier, ça semble simple. Mais dans la réalité, surtout quand on travaille en relation d’aide, c’est tout un défi. On veut être bienveillant·e, disponible, compréhensif·ve. On se dit que la personne en face vit une vulnérabilité, donc on serre les dents et on accepte. Sauf qu’à force de faire ça, c’est toi qui t’épuises.

Saskia le dit bien : poser ton cadre, ce n’est pas être dur·e ou froid·e, c’est choisir d’être clair·e. Elle parle de la main de fer dans un gant de velours. Concrètement, ça veut dire être ferme sur les règles (horaires, paiements, respect des rendez-vous), tout en restant doux·ce et empathique dans la manière de les communiquer. Tu peux dire non avec le sourire. 😄

Et ce cadre ne protège pas seulement ton bien-être à toi. Il protège aussi la qualité des suivis. Un·e patient·e qui vient une séance sur trois, ou qui ne respecte pas les ententes, compromet sa propre progression. Poser ton cadre, c’est donc être au service de la relation thérapeutique autant que de toi.

Je le sais d’expérience : à chaque fois que j’ai dit « oui » à un changement qui dérangeait mon horaire, j’ai fini frustrée. Frustrée contre la personne, mais surtout contre moi-même. Ce double poids, ça finit par entamer la confiance et créer une colère sourde qui n’aide personne. Le jour où tu choisis d’être aligné·e – ce que tu ressens, ce que tu penses et ce que tu dis vont dans le même sens – ta charge mentale baisse déjà de moitié.

Apprendre à poser un cadre, c’est une compétence. Ça se pratique, ça s’ajuste, et plus tu le fais, plus ça devient naturel. Et je t’assure : dire non sans culpabilité, ça libère une énergie immense.

Des ressources concrètes pour passer à l’action

La bonne nouvelle, c’est que tu n’as pas besoin d’inventer ton système toute seule. Saskia a créé des ressources pensées spécifiquement pour aider les orthophonistes (et d’autres pros en relation d’aide) à alléger leur quotidien.

Par exemple, Loo, son outil d’organisation dans Notion, agit comme une vraie cabine de pilotage. Tu peux y centraliser tes suivis, tes paiements, tes notes de formation, ton matériel, tes dépenses et même tes projets en cours. L’idée, c’est que tout soit au même endroit, pour que tu n’aies plus à jongler entre dix outils différents.

Elle propose aussi une Masterclass d’introduction à Notion (c’est gratuit ! 🤩). Si tu n’as jamais touché à l’outil ou que tu te demandes si c’est fait pour toi, cette formation te donne un aperçu concret de ce qu’il peut t’apporter, sans te rajouter une montagne d’apprentissage.

Et si ta plus grosse difficulté, c’est de dire non et de poser ton cadre, sa formation CADRÉO t’accompagne pas à pas pour installer des règles claires, fermes et bienveillantes. Tu y trouves des exemples, des scripts et surtout une façon de reprendre confiance dans ta posture professionnelle.

Que tu choisisses de plonger dans un de ces outils ou de commencer par une petite action toute simple (comme enlever trois tâches inutiles de ta to-do aujourd’hui), l’important, c’est d’avancer. Parce que chaque pas vers plus de clarté, c’est un pas de moins vers l’épuisement.

Alléger ta charge mentale : des choix simples qui changent tout

Bref, tu n’as pas besoin d’attendre d’être à bout pour réorganiser ton quotidien. Comme Saskia le montre si bien, tout commence par de petits pas : enlever ce qui est de trop, clarifier ton intention, prioriser vraiment, et oser poser ton cadre. Ensuite seulement, les bons outils deviennent de vrais alliés plutôt qu’une charge de plus.

La clé, c’est de te rappeler que tu n’as pas à tout faire, ni à tout porter seul·e. Chaque fois que tu simplifies, que tu mets un peu plus de clarté dans ton horaire ou que tu protèges ton cadre, tu récupères de l’énergie. Et cette énergie, tu peux la réinvestir là où ça compte vraiment : tes patient·es, tes projets, et ta vie personnelle. 🙌

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Liens pour en savoir plus sur Saskia :

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