Épisode 58

La décision stratégique qui m’a menée à l’échec (et fait pleurer)

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Lorianne Lacerte - Icône - Apple podcastÉcoutez sur Spotify

Les revers, on n’en parle pas assez. On voit souvent les beaux résultats, les projets qui roulent, les offres qui fonctionnent… mais on oublie de parler des moments où ça ne marche pas du tout. Et pourtant, c’est souvent dans ces moments-là qu’on apprend le plus.

Si tu travailles en pratique privée ou si tu développes une entreprise de services, tu sais à quel point chaque décision peut avoir un impact : sur ton horaire, tes revenus, ton énergie, ton équilibre. Et parfois, malgré une stratégie bien montée, malgré toute l’expérience qu’on a… on se plante.

C’est exactement ce qui m’est arrivé avec le lancement d’un programme que j’avais créé de toutes pièces, en pensant faire un move intelligent. En apparence, tout était là : un plan béton, une séquence logique, du contenu pertinent. Mais derrière, il manquait un ingrédient essentiel.

Dans les prochaines sections, je te partage ce qui s’est passé, ce que j’ai mal évalué (même si tout avait l’air « parfait » sur papier), et surtout, ce que j’ai appris de cet échec. Parce que oui, j’ai pleuré. Mais après, j’ai rebondi avec une clarté nouvelle… et un succès inattendu.

Quand un lancement part dans la mauvaise direction

Sur papier, tout semblait logique et bien pensé… mais la raison pour laquelle j’ai lancé ExpressOffre n’était pas la bonne.

Le contexte derrière ExpressOffres

Depuis plusieurs mois, mon programme de coaching Propulsion roulait bien. Les cohortes s’enchaînaient, les groupes étaient pleins, et l’énergie était là. Mais tranquillement, je voyais les accompagnements se terminer. Trois mois ici, six mois là… bref, le groupe se vidait doucement.

Et là, une pression s’est installée. Une petite voix dans ma tête me disait : « Il faut que tu remplisses le prochain groupe. Il faut que tu lances quelque chose. » C’est dans cette énergie-là que j’ai eu l’idée de créer un nouveau programme, plus court, plus abordable, pour attirer des nouvelles personnes dans mon univers. L’idée, c’était d’aider les gens à travailler sur leur offre de services, sur quatre semaines, à petit prix. Et peut-être, ensuite, les amener vers un accompagnement plus long.

C’était logique, non ? C’est souvent comme ça qu’on bâtit une séquence de lancement : un atelier ou un programme accessible, qui permet de connecter avec de nouvelles personnes, de démontrer sa valeur, et ensuite de proposer la suite. C’est ce que j’avais fait avec Pratique Allégée, et ça avait bien fonctionné.

Une bonne stratégie… en apparence

J’avais tout mis en place. Un guide gratuit pour amorcer la réflexion sur l’offre de service. Une campagne de publicité bien ciblée. Une belle séquence de courriels, un épisode de podcast, des publications sur les réseaux sociaux. Même le branding avait été travaillé avec soin : j’avais choisi une thématique inspirée du train, avec des visuels et un univers bien ficelé.

Bref, j’avais coché toutes les cases. J’étais fière du contenu. J’y croyais.

Mais en réalité, j’étais loin d’être alignée.

Je ne créais pas ce programme parce que j’avais envie de le faire. Je le créais parce que j’avais peur : peur que le groupe reste vide, peur du manque, peur de ne pas atteindre mes objectifs financiers. Mon énergie n’était pas dans la création, elle était dans la réaction. Et ça, même si c’est invisible aux yeux des autres, ça fait toute la différence.

Ce n’est pas parce que tu coches toutes les cases que ton projet va fonctionner. Et ce n’est pas parce que ton plan est logique que ça va résonner avec les bonnes personnes. Il faut que ça parte du bon endroit.

Ce que j’ai mal évalué (et ce que ça m’a coûté)

Avec du recul, plusieurs éléments m’ont sauté aux yeux. Sur le coup, j’étais en mode exécution : j’avançais tête baissée, persuadée que tout allait s’aligner. Mais après avoir pris une pause (et beaucoup respiré), j’ai pu nommer clairement ce qui n’avait pas fonctionné. Et il y en avait plus d’un.

Une offre qui ne répondait pas à une demande claire

Ce que je proposais était pertinent. Travailler son offre de service, c’est fondamental quand on veut une pratique plus fluide, plus alignée, plus rentable. Mais c’est rarement ce que les gens pensent avoir besoin en premier.

Personne ne m’avait dit : « J’aimerais ça revoir mon offre. » Ce que j’entendais, c’était plutôt : « Je me sens débordée », « Je veux plus de liberté », « Je suis tannée d’enchaîner les suivis sans souffle. » Et dans ma tête, la réponse logique à ces besoins-là… c’était l’offre de service.

Mais si la personne qui lit ton programme ne fait pas ce lien elle-même, elle ne cliquera pas. Même si c’est exactement ce qu’il lui faut. J’ai présenté une solution que j’estimais stratégique, sans prendre assez de recul pour m’assurer qu’elle parlait vraiment à mon audience.

Mauvais timing, mauvais impact

L’autre erreur importante, c’était le moment. J’ai lancé ExpressOffre en avril. Pour moi, ça avait du sens : j’avais besoin de remplir mon groupe avant l’été. Mais pour ma clientèle cible, c’est souvent une des périodes les plus chargées de l’année. Les pros de la santé, les intervenant·es, les éducatrices… tout le monde est dans un rush à cette période.

J’ai choisi mon timing selon mes propres contraintes – pas celles de mon public. Et ça, c’est une leçon que je retiens pour mes prochains lancements. Ton projet peut être solide, ton contenu peut être pertinent… mais si tu le présentes au mauvais moment, il risque de tomber dans le vide.

Ce que j’ai ressenti (et comment j’ai traversé ça)

Quand un lancement ne fonctionne pas, ce n’est pas juste une déception professionnelle. Ça vient toucher quelque chose de plus profond. Et même si on sait que l’échec, ça fait partie du jeu, ça ne veut pas dire que c’est facile à vivre.

L’échec financier… et émotionnel

J’avais un objectif très raisonnable : dix inscriptions. Rien de fou. Et pourtant, une seule personne s’est inscrite. Une cliente fidèle, que je connaissais déjà, avec qui j’avais déjà travaillé. J’ai transformé son inscription en accompagnement individuel, question d’honorer ma parole… mais le programme de groupe, lui, n’a jamais vu le jour.

Et là, les pensées ont commencé à tourner : « Pourquoi ça n’a pas marché ? Qu’est-ce que j’ai mal fait ? » Financièrement, ce n’était pas dramatique, mais c’était stressant. J’avais mis du temps, de l’énergie, de l’argent en publicité. Et je comptais sur ces ventes pour compenser une période plus tranquille dans mes accompagnements. Résultat : j’étais vidée, déçue… et pas du tout dans l’état d’esprit pour relancer quelque chose de nouveau.

Revenir au calme avant de repartir

Ce que j’ai fait ensuite, c’est quelque chose dont je suis fière. J’ai résisté à la tentation de créer un nouveau programme tout de suite pour « rattraper » l’échec. J’ai pris une vraie pause. J’ai pleuré (beaucoup). J’ai parlé à mon chum. J’ai pris des marches, j’ai bougé, j’ai écrit. Bref, j’ai géré ce qui se passait à l’intérieur.

Parce qu’on oublie souvent ça : l’impact émotionnel d’un échec, c’est réel. Et si on ne prend pas le temps de le vivre, de le digérer, on risque de faire encore une fois des choix à partir d’un endroit de pression. Et c’est exactement ce que je voulais éviter.

Cette période de recul m’a permis de me recentrer, de retrouver un peu d’espace mental, et de voir plus clair. Ce n’était pas facile, mais c’était nécessaire.

Analyser, comprendre, rebâtir

Quand l’émotion est passée, ce qui m’a aidée à reprendre pied, c’est d’analyser froidement ce qui s’était vraiment passé. Pas pour me taper sur la tête, mais pour comprendre. Parce qu’un échec, si on prend le temps de le décortiquer, ça peut devenir une base solide pour ce qu’on va bâtir ensuite.

Retour sur les vraies raisons de l’échec

J’ai retracé chaque étape, chaque choix. Et en toute honnêteté, en regardant ça avec un peu de recul, c’était clair que le lancement était mal parti dès le départ. J’avais bâti une offre sans valider s’il y avait une vraie demande. J’avais choisi un angle qui ne parlait pas aux gens, dans une période où ils étaient déjà débordés. Et surtout, j’étais animée par une peur de manquer, au lieu d’un désir de créer.

Est-ce que c’est grave ? Non. Mais est-ce que c’est formateur ? Absolument. Parce que maintenant, je le vois venir, ce type de réflexe-là. Et je suis capable de le reconnaître plus vite.

Me détacher de l’échec

L’autre chose importante que j’ai faite, c’est de ne pas me confondre avec mon lancement. Ce n’est pas moi qui ai échoué. Ce n’est pas moi qui ne suis pas compétente. Ce n’est pas moi qui ne suis pas assez. C’est un projet, une idée, un moment… qui n’a pas fonctionné.

Cette nuance-là, elle est essentielle. Parce que si on reste accroché·e à l’idée que chaque projet raté est une preuve qu’on n’est pas à la hauteur, on s’empêche de rebondir. J’ai choisi de garder la tête haute, de me rappeler tout ce que je sais, tout ce que j’ai construit, et tout ce que je suis capable de faire. Et c’est dans cet état d’esprit que j’ai recommencé à créer, autrement.

Ce que j’ai fait différemment ensuite

Après avoir tout analysé, je n’avais pas envie de repartir dans un autre gros projet. J’avais besoin de revenir à quelque chose de plus simple, de plus léger. Quelque chose qui me donnait vraiment envie de créer, sans pression.

Mon petit robot rédacteur

C’est là que l’idée de mon petit robot rédacteur est revenue. Je l’avais d’abord développé pour moi, pour m’aider à rédiger mes rapports plus vite. Et chaque fois que j’en parlais, il y avait de l’intérêt. Des pros me demandaient comment je faisais, me posaient des questions. Il y avait clairement un besoin.

Et surtout, j’avais envie d’en parler. Pas pour combler un vide, pas pour faire des ventes à tout prix… juste parce que je trouvais ça vraiment utile. Parce que j’étais fière de l’avoir peaufiné, de l’avoir optimisé pour ma réalité.

Une approche ultra minimaliste… qui a cartonné

Pas de gros lancement, pas de séquence complexe. J’ai écrit une page de vente toute simple. J’ai envoyé quelques courriels. J’ai mis une petite publicité en ligne avec un visuel et un seul texte. Juste pour voir.

Et là, surprise : 23 inscriptions la première journée. Puis 40. Puis 60. J’avais visé dix inscriptions au départ… et j’en ai eu plus de 130. Sans pression, sans surcharge. Juste parce que c’était le bon moment, la bonne idée, et surtout… la bonne énergie.

Ce qui a fait toute la différence

Ce que je retiens de cette expérience, c’est que l’alignement, ça change tout. Cette fois, je ne partais pas d’un besoin de vendre. Je partais d’un vrai désir de contribuer. J’étais dans une énergie de service, de curiosité, de plaisir.

Et ça, ça se sent. Quand tu crées avec authenticité, quand tu réponds à un besoin réel, quand tu le fais pour les bonnes raisons… les résultats suivent souvent plus facilement. Pas toujours, bien sûr. Mais souvent.

Aujourd’hui, je suis vraiment fière d’avoir vécu ça — même si ça a été rough. Parce que j’en ressors avec plus de clarté, plus d’assurance, et une façon de créer qui me ressemble encore plus. Et ça, pour moi, c’est précieux.

Donc, si tu vis un flop, un creux, un moment où tu doutes… prends une pause. Respire. Et pose-toi cette question toute simple : « Qu’est-ce que j’ai vraiment envie de créer maintenant ? » La réponse est souvent bien plus puissante que tu ne l’imagines. 💫

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